C’est une de ces situations délicates comme on en trouve souvent en entreprise. Un cinquantenaire qui a fait tout son parcours dans la même maison. Il est depuis trop longtemps dans son poste, sur ses projets. Sa motivation s’émousse. D’autant que son secteur est en perte de vitesse. «
Le modèle économique ne colle plus très bien » dit-il. La relation avec son hiérarchique lui pèse : problème de délégation, de contrôle, de pression quand on est ancien et autonome avec un patron nouveau qui prend la mesure de son périmètre.
Il a un sentiment d’étouffement. Il sait qu’il a du mal à choisir, qu’il n’est pas quelqu’un du changement. Et pourtant c’est peut-être le moment pour lui de repartir sur du neuf. Il s’est porté volontaire pour une mobilité interne : « du coup je me retrouve avec le pied en l’air ; derrière, l’envie de changer, devant, la peur de l’inconnu. »
« Je souhaite me faire accompagner pour m’assurer que je prends la bonne décision ».
Comme souvent dans ces passes que nous avons à traverser nous sommes pris dans une multitude de questions : est-ce que je serai capable ? Est-ce que je me trompe sur mon parcours, mes convictions, mes intérêts ? Sur quoi m’appuyer pour réussir ma mobilité ? Est-ce le bon moment pour moi, dans ma vie personnelle ? Est-ce que j’interprète bien les choses qui se passent ?
Du côté de l’entreprise ça commence à se savoir. Il apparaît paralysé, comme quelqu’un qui ne sait pas ce qu’il veut. La RRH constate cette valse-hésitation, un pas en avant, deux pas en arrière. Elle-même est partagée entre l’espoir d’un rebond, l’impatience face à l’inertie et la crainte qu’il ne s’enterre. Les premiers contacts de recrutement pour des mutations internes tournent à la catastrophe.
Le coaching de transition va durer trois mois et demi.
Très vite les points essentiels émergent : valeurs, motivations, ce à quoi il tient dans sa vie, de plus important que le reste, à ne pas perdre de vue.
Le parcours est parfois difficile avec des souvenirs pénibles à relire qui remontent à la surface, avec des opportunités dont il n’arrivera pas à se saisir. Passé à côté … Mais ça l’aide à faire mûrir. Il creuse plus profond, retrouve des fondamentaux sur lesquels s’appuyer, prend des contacts avec ceux qui sont déjà passés par là et qui veulent bien partager avec lui.
Il prend de plus en plus l’initiative, se projette sur comment il va faire pour traverser la prochaine prise de fonctions : « j’approfondis le faisceau de là où je veux aller. » Ce travail lui permet de visualiser avec lucidité ce qui l’attend et la façon dont il va l’aborder : « les nouvelles choses ça me nourrira, j’aime bien apprendre et comprendre. Mais il me faudra trouver l’humilité de réapprendre ».
A la fin de l’accompagnement quelques constats :
> Lui : « J’ai retrouvé l’envie de me faire plaisir au travail ».
> La RRH : « Tu as vraiment pris la main et ça a marché ». « As-tu prévu de partager ça avec tes collègues ? Ton témoignage pourrait rendre service à certains … »
Son projet est validé.
Il a réussi à convaincre par un schéma de prise de fonction original et pertinent.